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Union Générale des
Travailleurs de Côte d'Ivoire
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UGTCI
Organisation du congrès, Mugef-ci, cotisations, rapport avec les autorités etc.
Adé Mensah (Sg de l’Ugtci) dit tout

Lundi 30 Janvier 2012
 

L’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci) est, depuis quelques semaines, au centre des débats syndicaux. Des voix s’élèvent de plus en plus, pour réclamer l’organisation du 8ème congres de la centrale syndicale et le renouvellement de ses instances dirigeantes après l’expiration du mandat du secrétaire général depuis mai 2010. Pour en parler, nous avons rencontré Adé Mensah, secrétaire général de l’Ugtci. Il évoque également le 8ème congres, la crise à la Mugef-ci, les cotisations, les rapports avec les autorités, etc.

Notre interview.

Le 8ème congrès de l’Ugtci devrait se tenir en 2010. Pouvez-nous expliquer les raisons pour lesquelles cette rencontre n'a pu êtes organisée Jusqu'à ce jour, alors que votre mandat est arrivé à expiration en mai 2010 ?

 Adé Mensah: Le congrès devrait se tenir effectivement en 2010, mais la situation socio-polilique ne nous a pas permis de renouveler les instances dirigeantes de la centrale syndicale. D'abord, nous avons cru que les élections présidentielles allaient se dérouler en 2009 comme elles avaient été annoncées afin que nous puissions convoquer aisément le congrès en 2010. Mais tous ceux qui vivent en Côte d'Ivoire ont vu ce qui s'est passé par la suite. Inutile de rappeler la période de 2010 et celle de 2011. Certes les élections se sont finalement déroulées, mais la suite a été très douloureuse pour toute la Côte d'ivoire. Bref, on ne pouvait pas organiser un congrès dans un tel environnement. Comme le dit l'adage, « on ne reste pas dans les mangnans pour extraire les mangnans ». Nous avons donc reporté le congrès à notre corps défendant. Mais nous tenons à préciser que pendant tout ce temps, les documents du congrès étaient prêts. Nous avons écrit aux syndicats membres de l'Ugtci afin que ceux qui avaient des amendements à faire, les mentionnent pour qu'on puisse statuer la dessus. Nous avons même convoqué deux réunions du comité directeur pour y travailler. Nous étions prêts, mais les moyens financiers manquaient et surtout, le cadre n'était pas propice à l'organisation d'un congrès à cause de la crise Ivoirienne. Maintenant que les choses ont évolué avec un nouveau président de la République, nous irons au congrès.

A ce propos, des syndicats ont donné de la voix pour réclamer le renouvellement des instances dirigeâmes de l'Ugtci. A quand le 8ème congrès de l’Ugtci?

A.M : Le congrès va se tenir avant fin mars 2012. Nous sommes en train de travailler à cela. Nous devons même aller à Grand-Bassam pour essayer de finaliser l'organisation. Si Dieu le veut, le congrès sera convoqué avant fin mars. Argent ou sans argent, le congrès sera organisé à cette date. Mais nous tenons à préciser que les syndicats qui n'ont pas cotisé viendront à leurs propres frais. Parce qu'il n'est pas question que certains cotisent et d'autres pas.

Etes- vous candidat à votre propre succession ?

A.M : Nous sommes en train d'y réfléchir. D'une façon ou d'une autre, le temps venu, nous allons donner notre position. Mais nous allons poser la question au comité exécutif. C'est le comité exécutif qui est habilité à dire si je peux continuer ou pas.

Mais certains responsables i syndicaux soutiennent que c'est parce que vous voulez confisquer le fauteuil que vous avancez tous ces arguments ?

A.M : Mais qu'est-ce qu'ils appellent confisquer le fauteuil ? Demandez à ces syndicats s'ils sont à jour de leurs cotisations. Nous leur renvoyons la question parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de parler d'une association à laquelle ils n'appartiennent pas. Parce que nos règlements sont formels. Ceux qui ne cotisent pas sont censés ne pas parler au nom de l'association. Nous ne savons donc pas pourquoi ils parlent.

Après leur appel à l'organisation du congrès, ses responsables sont passés devant le conseil de discipline. Où en êtes-vous avec cette affaire que certains syndicalistes qualifient d'injuste?

A.M : Les syndicalistes qui ont fait des déclarations dans la presse invitant à l'organisation du congrès, ne l'ont pas fait dans les normes. Ils n'ont pas consulté leur syndicat de base avant de se répandre dans la presse. Ce qu'ils ne font pas, ils veulent l'imposer aux autres. Ce n'est pas juste. En syndicalisme, ce genre de comportement est déplorable. Nous allons donc leur appliquer les sanctions selon nos textes. Et elles ne vont pas tarder. Ces sanctions partent de l'avertissement à l'interdiction de mener des activités liées à l'Ugtci, en passant par la suspension, à la radiation. Mais il y a un certain niveau où chaque organe prend ses propres sanctions. Mais cela rte saurait tarder.

Combien de syndicats prendront part à cette rencontre organisés chaque cinq ans?

À.M : Nous n'avons pas encore fait le point, mais il faut dire que l'Ugtci compte 250 syndicats. Mais seuls ceux qui sont à jour de leurs cotisations seront convoqués. I! y aura donc à ce congrès, deux types de syndicalistes. Ceux qui se sont acquittés de leurs droits de cotisation viendront avec voix délibérative mais ceux qui ne sont pas à jour, à la limite, seront acceptés comme des observateurs. Ils n'auront pas droit à la parole et ne pourront pas voter. Sur la question, nos textes sont très clairs. Les syndicats qui ne cotisent pas ne peuvent pas exercer leurs droits au cours des grandes rencontres.

Combien l'Ugtci engrange-t-elle par an à travers les cotisations des syndicats affiliés?

AM : Si les syndicats membres paient correctement leurs cotisations, l'Ugtci peut disposer de plus de 500 millions de F Cfa par an dans ses caisses. Malheureusement, nous sommes loin du compte. A ce jour, nous n'avons pas plus de 30 millions dans les caisses. Quand on tient compte du fonctionnement de la centrale, à savoir les factures d'électricité, d'eau et de téléphone, le salaire du personnel, etc. cette somme ne représente rien. Il faut le dire, le fonctionnement de l'Ugtci englobe presque les 2/3 des 500 millions de F Cfa représentant les cotisations des syndicats.

Quelles nouvelles stratégies comptez-vous mettre en place pour que.les cotisations soient vraiment reversées par les syndicats membres de l'Ugtci ?

A.M : Une nouvelle politique de cotisation sera mise en place. Nous allons essayer de faire appliquer ce que les chefs d'Etat de la CDEAO ont souhaité. Les chefs d'Etat de la CDEAO ont demandé qu'il y ait des retenues à la source, de manière à ce que les organisations syndicales n'aient pas à recourir à d'autres sources de financement. Et que les sources de financement soient plutôt locales qu'extérieures. Nous allons écrire à ces chefs d'Etat pour qu'ils confirment leur volonté. Même si on prélève 1000 F Cfa par mois et par syndicat, on aura suffisamment de ressources pour permettre aux centrales et aux syndicats de fonctionner. On peut donc aller sur cette base-là.

On n’entend ni syndicats, ni centrales syndicales revendiquer. Alors que les travailleurs sont confrontés à de nombreux problèmes. Est-ce la nouvelle politique syndicale que vous avez  décidé d'adopter ?

À.M : Le 1er mai 2011, était la première fête de travail du nouveau gouvernement Quand nous avons reçu le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Gnamien Konan, représentant le président de la République, nous lui avons présenté nos revendications. En réponse, il a dit que le chef de l'Etat nous recevrait dans les jours qui suivraient. En tant que syndicalistes responsables, nous attendons que le président nous reçoive en audience. Ce jour là, nous allons lui exposer nos revendications. Mais avant celte rencontre présidentielle, nous essayons de pousser nos pions en soulevant de temps en temps certains de nos problèmes contenus dans notre cahier de doléances. L'augmentation du Smig et l'âge de la retraite étaient quelques-unes de nos préoccupations. Avec le président Alassane Ouattara, nous sommes convaincus que les travailleurs verront bon nombre de leurs revendications trouver des solutions. Car, au cour de la présentation des vœux, le président nous a confirmé qu'il a reçu notre courrier et qu'après les présentations de vœux, il fera tout pour nous recevoir afin de discuter de tous les problèmes des travailleurs. Et puis on est fatigué de "faire palabre", avec la grave crise que nous venons de connaître.

Malgré vos appels à travers convocations et conférences de presse, les remous à la Mugef-ci continuent. Guelle disposition comptez-vous prendre pour mettre fin à ce désordre qui ternit l'image de la mutuelle?

A.M : Nous sommes dans un pays organisé et nous avons un gouvernement Ils (les membres du collectif des syndicats de la Mugef-ci) sont allés voir le gouvernement Nous ne savons pas ce que le ministre Gilbert Koné Kafana leur a dit Toujours est-il que le ministre a demanda l'apaisement et invité Chacun à mettre balle à terre. S'ils estiment qu'ils peuvent continuer sur leur indiscipline, qu'ils continuent. Avant de tenir leur réunion, le tribunal leur a brandi un document interdisant l'Assemblée générale parce que frappé d’irrégularité. Mais ils ont bravé le tribunal. Ils ont même essayé de déloger le personne! de la Mugef-ci sans succès. Nous sommes dans un pays organisé et nous attendons de voir. Mais II faut dire que c'est un faut combat que mène le collectif parce que dépourvu de logique.

Au cours d’une Assemblés générale en août 2011,74 sur les 77 syndicats membres de l'Assembles générale de la Mugef-ci ont décidé du report de l'Assemblée générale élective en Juin 2012. Vu la situation, est-ce que cette date est toujours en vigueur?

A.M : Evidemment. Ce n'est pas nous qui décidons d'une date ou pas. C'est l'Assemblée générale de la Mugef-ci (organe suprême de la mutuelle) qui a estimé que l'Assemblée générale élective soit organisée en juin 2012. En tant que responsable d'une centrale, nous ne faisons que prendre acte. Les dates ne se choisissent pas au hasard. C'est toute une programmation, vu l'importance que requiert cette rencontre pour le fonctionnement et même la survie de la mutuelle des fonctionnaires. Et puis, une minorité ne peut pas dicter sa loi à la majorité. En syndicalisme, c'est la majorité qui l'a toujours emporté.

Il revient de plus en plus que l’Ugtci bénéficies de grosses subvenions de la part de l'Etat de Côte d'Ivoires ?

A.M : La centrale n'a jamais reçu de subventions de la part de l'Etat de Côte d'Ivoire. Nous nous rappelons qu'en 2007, confrontées à de nombreuses difficultés, les centrales, ont alors souhaité qu'on leur octroie des subventions comme cela se fait pour les partis politiques. En Europe, les centrâtes syndicales sont subventionnés et les secrétaires généraux payés. Nous avons donc demandé au président d'alors de faire quelque chose pour nous, en nous accordant également des subventions. Ace niveau, il nous a été demandé de faire des propositions. Nous l'avons fait tout en demandant que cette contribution soit budgétisée. On nous a alors donné 100 millions de F Cfa. Cette aide date de 4 ans. C'est tout ce que nous avons reçu comme contribution de l'État. A part cette somme, nous n'avons plus rien perçu.

A combien s'élève le budget que vous avez proposé?

AM : Nous avons demandé 300 millions de F Cfa comme subvention. 300 millions pour l'Ugtci, 280 millions pour la Fesaci, etc. Le montant qui devrait être alloué aux différentes centrales était proportionnel à la représentativité. Mais cela n'a jamais été pris en compte.

Cette proposition fera-t-elle partie de vos revendications avec le nouveau gouvernement ?

A.M. : Nous allons poser le même problème. Demander à ce que les centrales syndicales soient subventionnées. Tout le monde sait que les syndicats éprouvent des difficultés financières du fait de la crise postélectorale. Cotiser est devenu une véritable équation à résoudre pour eux. Les cotisations ne rentrent donc pas et les caisses sont vides. Pourtant, nous avons de nombreux engagements pour faire fonctionner nos centrales. Nous allons faire de ce problème, l'une de nos priorités afin que le gouvernement aide les centrales syndicales qui engagent de grands frais, pour faire fonctionner leur organisation.

Quels types de relatons compter-vous entretenir avec le pouvoir Ouattara ?

A.M. : Nous sommes une centrale syndicale responsable. Nous l'avons dit en d'autres temps, « le mari de ma mère est mon père » Qu'est-ce à dire. Moi ma mène, c'est la Côte d'Ivoire. Le mari de la Côte d'ivoire c'est le chef de l’Etat. Nous sommes donc dans l’obligation de composer avec celui que [a Côte d'ivoire a choisi comme chef de l'Etat Dans la mesures où nous nous entendons, nous ne comprenons pas pourquoi nous allons avoir une autre relation. Nous ne faisons pas de politique. Quel que soit le gouvernement en place, nous sommas prêts à discuter avec celui-ci de nos problèmes. Donc, nous n'avons pas d'a-priori

Aujourd'hui, l’âge à la retraite est passé à 60 ans. Quels en sont les avantages pour les travailleurs ?

A.M. : Tous ceux qui partent â !a retraits auront leur pension. Il faut savoir que les retraités sont; payés avec les cotisations des travailleurs en activité. Ce sont ceux qui sont en fonction qui assurent les pansions de ceux qui ont fait valoir leurs droits à ta retraite. Avec la crise qu'a connue la Côte d'Ivoires, plus de 80 mille travailleurs étaient sur le carreau. Payer les retraités était devenu un véritable casse tête chinois. Parce que le nombre de cotisants avait été réduit de façon drastique du fait de la crise. Avec l’augmentation de l’âge de la retraite, on pourra aisément payer ceux qui sont sortis du circuit, en attendant de trouver des formules qui puissent générer des fonds. De plus, les allocations familiales partent jusqu'à 21 ans. Le travailleur a encore des années devant lui pour préparer sa retraite. Les avantages sont nombreux et nous ne pourrons pas tous les énumérer.

La révision de l’âge a retraite ne va-t-elle pas constituer un frein pour les jeunes en quête d’emploi ?

A.M. : Nous ne le pensons pas. Parce que ceux qui vont à la retraite sont dans l’odre de 3 à 4% par an. Alors que les jeunes qui ont fini leurs études sont dans l'ordre de 50 mille. Ce n'est donc pas comparable.

Que doit faire le gouvernement pour que tous ces jeunes diplômés aient des emplois après l’école ?

A.M. : La solution se trouve dans la mise en place d’une veritable politique d’emploi. C’est ainsi dans le monde entier. On met en place d’efficace programmes d’emploi et on essaie de l’exécuter. D’ailleurs en Côte d’Ivoire, le problème ne se pose pas. Il suffit pour les structures en charge de l’emploi de s’approprier la politique du chef de l’état sur ce sujet pour que le problème de l’emploi jeune trouve une solution définitive. Sinon, ce n’est pas la révision de l’âge à la retraite qui fera que les jeunes resteront sur le carreau. Les deux choses ne sont pas liées. La France, par exemple, a avancé l’âge de la retraite à 75 ans. Est-ce pour autant que ses jeunes sont à la rue ? Nous disons non.


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